La non-violence

L’idéal éthique des Rose-Croix – La non-violence.

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Nous vous proposons ici de lire un extrait du livre « L’déal éthique des Rose-Croix en douze vertus », publié par la Diffusion Rosicrucienne. Il a été écrit par Serge Toussaint, Grand Maître de la Juridiction de langue française de l’A.M.O.R.C.

Lorsqu’on évoque la notion de non-violence, on pense tout d’abord à l’absence de guerre, c’est-à-dire la paix. Or, depuis que les hommes sont apparus sur Terre, nous devons malheureusement reconnaître qu’ils n’ont jamais cessé de s’agresser mutuellement et de s’entre-tuer, le plus souvent pour s’approprier le bien d’autrui ou pour exercer leur domination sur les autres. A cet égard, l’espèce humaine est la seule à s’autodétruire sous l’influence de la haine. S’il en est ainsi, c’est parce qu’elle est également la seule à posséder la conscience de soi et son corollaire : le libre arbitre. Chaque être humain a donc le pouvoir d’agir en opposition avec sa nature divine et de donner libre cours à ses instincts les plus destructeurs, lesquels sont inhérents aux aspects les plus primitifs de sa personnalité. L’un des buts de son évolution spirituelle est précisément de maîtriser le guerrier qui sommeille en lui et de devenir un agent de la Paix Universelle.

S’il est vrai que toutes les guerres ont leur origine dans les instincts les plus destructeurs de la nature humaine, la plupart d’entre elles sont générées par des idéologies partisanes qui sont généralement d’ordre économique, politique ou religieux. L’égoïsme et l’intolérance sont donc les deux causes majeures des conflits qui ravagent le monde. Dans l’absolu, cela signifie que la paix ne sera possible qu’à partir du moment où chacun se sentira pleinement concerné par le bonheur d’autrui et acceptera l’idée qu’il ne détient pas le monopole de la vérité, et ce, dans quelque domaine que ce soit.

Toute guerre, par définition, est un acte collectif qui met en cause la vie d’un grand nombre d’individus. Cela dit, c’est en chaque homme qu’elle prend d’abord naissance, car c’est en lui que germe la violence avant de s’exprimer dans ses pensées, ses paroles et ses actions. C’est pourquoi tous les sages du passé ont enseigné que c’est d’abord en nous-mêmes que nous devons faire la paix. L’acquisition de la non-violence commence par la maîtrise de toutes pensées empreintes de rancune, de malveillance et, naturellement, de haine. Lorsqu’une telle pensée nous vient à l’esprit, il faut absolument faire appel à notre volonté et la transmuter en un sentiment fondé sur le pardon, la bienveillance et l’amour.

Dès lors qu’elle s’exprime dans les paroles, la violence quitte le domaine des pensées et se traduit généralement par une agression verbale plus ou moins violente. Or, s’il est un fait que la parole est créatrice lorsqu’elle est l’expression d’un état mental et émotionnel positif, elle est destructrice lorsqu’elle est générée sous l’impulsion de sentiments négatifs, tels la colère, la vengeance, la rancune….Ainsi, chaque fois qu’une personne en agresse une autre verbalement, qu’il s’agisse d’ailleurs d’un proche ou d’un inconnu, elle est coupable de guerre.

Pour des raisons évidentes, c’est lorsqu’elle se manifeste dans les actes que la violence est la plus destructrice. En effet, toute agression physique occasionne des souffrances de même nature chez quiconque en est victime. Lorsqu’on lui adjoint l’usage des armes, son pouvoir destructeur est alors considérablement amplifié, comme en témoignent les guerres. Pourtant, l’histoire prouve que la violence n’a jamais permis aux hommes de régler leurs différends.

Chacun sait que l’industrie de l’armement est très active, notamment dans les pays dits ‘’développés’’. Dès lors, comment s’étonner qu’il y ait des guerres et que les hommes s’entre-tuent ? Paradoxe des temps modernes, la situation est telle que ces mêmes pays en sont venus à créer des forces d’interposition ou d’ingérence humanitaire, constituées par des ‘’soldats de la paix’’ ! S’il est louable d’empêcher les hommes de s’entre-tuer, n’aurait-il pas été plus sage de ne jamais les armer ? Par ailleurs, comment ne pas être consterné en constatant qu’un grand nombre de nations investit infiniment plus d’argent dans ce qui détruit la vie que dans ce qui la préserve ?

Puisque nous venons de nous référer à la violence, nous ne pouvons que regretter qu’elle soit aussi présente à la télévision et au cinéma, car il est évident qu’elle entretient et développe l’agressivité latente des (télés) spectateurs, notamment des enfants.

La non-violence ne doit pas se limiter à entretenir des relations harmonieuses et paisibles avec autrui. Elle doit s’appliquer également à notre environnement naturel. Or, combien de paysages sont détruits sans le moindre respect et pour des raisons souvent illégitimes ? De même, combien d’animaux sont martyrisés au nom de traditions barbares ou d’une conception indigne de la science ? Combien d’entre eux également sont massacrés pour des intérêts purement mercantiles ou par ignorance du rôle indispensable qu’ils jouent dans la chaîne de la vie ? Ainsi donc, la non-violence doit inclure tous les êtres que la Vie a mis au monde.

« L’Âme universelle imprègne toute la Création, de sorte qu’elle pénètre tout ce qui existe sur notre planète. Ainsi, toutes les créatures qui vivent sur la Terre sont imprégnées d’une essence divine et évoluent spirituellement selon des lois qui leur sont propres.»

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